Aimer la poésie - JAC KALLOS, POEMES, TEXTES ET PHOTOS

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Aimer la poésie

Critiques et auto-critique

Aimer la poésie…un essai d'auto-analyse.

Aimer la poésie, est-ce inévitable ? Ou faut-il, comme moi, être tombé dedans tout petit ?
Aimer la chanson, c'est déjà aimer la poésie : sonorité des mots, rythme de la phrase, et la musique indissociable qui vous aide ou vous oblige ! Aragon et Ferrat, Hugo et Brassens, Ferré et Apollinaire et tant d'autres : même combat.
Pourtant il semblerait, à voir toutes les " chapelles " qui séparent tant de poètes que tout ne soit pas si simple. Comme dans toute création artistique - et même toute activité humaine - de remises en questions en volonté d'innover la fraternité poétique laisse trop souvent la place à l'invective, à l'ironie, voire au mépris pour qui n'écrit pas comme vous.
J'ai la faiblesse de chercher à  lire tous les genres, tôt dégoûté que j'aie été, au temps de mes études universitaires, de voir de soi-disant beaux esprits s'affronter violemment et sans sérénité  dans des querelles de " sociétés savantes " entachées de cupidités inavouées. J'ai vite renoncé à envisager de vivre dans ces paniers de crabes…
Ma peine est grande de trouver si souvent dans les sphères artistiques les mêmes errements, et je finis par craindre que ce soit là une marque indélébile de la nature humaine, une forme moderne - je ne peux pas dire civilisée ! - de la lutte primitive pour la vie, trace rémanente inscrite dans ce cerveau reptilien si bien évoquée naguère  par le professeur Laborit. Tant pis, faisons avec. Aussi est-ce avec plaisir que je signale ici pour ceux qui ne le connaissent pas encore le site Poezibao
de Florence Trocmé qui traite avec un louable éclectisme des parutions poétiques. Voir: http://poezibao.typepad.com
Vouloir parler d'Art poétique à propos de mes vers serait prétentieux, et je me contenterai d'évoquer quelques unes des directions dans lesquelles s'orientent en général ma recherche... et mon plaisir.
Tout d'abord la forme
, le plus souvent néo-classique, même si je m'égare parfois… Mon principal souci étant l'harmonie du vers, sa musicalité accordée au texte (attention : on va du tendre au dur, de Bach à Wagner, du musette au jazz, dans ce domaine), il n'échappera à personne à la lecture de mes poèmes que je prends quelque liberté avec le e-muet ici, et que là je laisse le lecteur, ou plutôt le diseur s'apercevoir que " il y a " va compter pour deux ou trois pieds selon qu'on prononce ya ou y-a. On reconnaîtra là sans peine mon passé lointain et éphémère d'auteur-compositeur ; Nougaro a fait bien pire…Pour la rime, je néglige aussi à l'occasion la stérilisante consonne d'appui. De même je me refuse à mettre systématiquement une majuscule au début de chaque vers, quand la phrase n'est pas finie avec le  précédent : ce fut du reste mon plus grand sujet de mésentente avec l'éditrice d'Une source lointaine !
Maintenant, le fond
. Je reprendrai deux passages de la postface que Solange Strimon a consacrée à  Une source lointaine : " Il laisse les grandes idées aux philosophes, les analyses aux psys, mais il veut que les vers écrits supportent d'être lus à haute voix ou mis en musique. Une poésie classique, qui magnifie avec puissance les élans volcaniques, nostalgiques et sublimés de l'amour ". Sans rien rejeter de cette analyse, j'ajouterai cependant que l'amour, s'il est un thème majeur de ma poésie, n'en est pour autant pas le seul : j'évoque aussi la vie, la mort, la jeunesse, la vieillesse, le passé, l'avenir, en m'efforçant toujours de lier les idées à une action, à une histoire. Le poème est souvent un mini roman, un concentré de vie, avec le double avantage de satisfaire à la fois ma paresse naturelle qui a toujours mis fin à mes velléités romanesques et mon exigence d'un travail bien fait !  
Enfin, le côté ludique de l'écriture
pour lequel j'évoquerai deux aspects : le jeu des allitérations et celui des emprunts-hommages en forme de clin d'œil. J'adore les allitérations : en poésie, elles résonnent au moins autant que la ponctuation, marquant  le texte plus efficacement qu'un point d'exclamation, et jouent le rôle d'indications scéniques pour le diseur. Amusez-vous à les rechercher dans mes poèmes, et à les dire à voix haute… Quant aux emprunts-hommages, il n'échappera à personne que je les pratique avec grand plaisir, d'autant que le plus souvent j'en profite pour martyriser un peu l'original (Sur le cours Mirabeau…), l'inverser (Tu sais que je t'attends !) ou le cacher plus subtilement en entrant dans le jeu de l'obscurité étymologique (Vous êtes la Vestale au temple inhabité)… Ailleurs quelques rimes en -use résonnent du souvenir de Bernard Dimey rêvant de Syracuse, les vents alizés, soufflant sur les Aventures d'enfance, de celui des Conquérants de Heredia et, sans doute Sapho, en songeuse pompéienne, partage-t-elle avec Baudelaire les vastes portiques d'une vie antérieure !

Jac Kallos












© Ombre et lumière, abbaye du Thoronet  
Photo Jac Kallos

 
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