Bio et biblio J.M. - JAC KALLOS, POEMES, TEXTES ET PHOTOS

Hommage filial.
Après avoir consacré trente cinq années du peu de loisirs que lui laissait sa vie professionnelle à promouvoir le talent poétique des autres en animant aux côtés de René Hener la revue Points et Contrepoints, Jacques Marlet est décédé en novembre 1996 dans sa quatre-vingt dixième année sans avoir pu faire éditer son dernier recueil: "Ecume des mots", achevé en 1993, ni même écouler le précédent: "Le verger des rêves", paru en 1975. A son dévouement à la cause poétique, je rends aujourd'hui un filial hommage en lui dédiant ces quelques pages par le biais d'un internet qu'il n'a pas eu le temps d'utiliser.

Jacques Marlet vu par Robert Sabatier.
Dans le premier des deux volumes qu'il a consacrés à la poésie du XX° siècle dans sa monumentale Histoire de la poésie française aux éditons Albin Michel (Paris, 1982) Robert Sabatier s'arrête longuement sur la revue Points & Contrepoints et parle du poète Jacques Marlet en ces termes:
"Jacques Marlet...fait partie de ces poètes qui, "au bercement de la musique et du silence" expriment en vers mesurés des choses belles et simples, un visage qu'on attend, une danse intime et sensuelle... ou quelques uns de ces émois qu'on trouvait chez Anna de Noailles mis ici au masculin... Les choses les plus naturelles peuvent trouver chez lui un écho et, sans rien de redondant, avec gravité et l'ombre d'un sourire."

Biographie.

Jacques Marlet, de son vrai nom Louis BEAUD, est né à Gennes, village du Doubs, le 11 octobre 1907 et décédé à Carquefou (Loire-Atlantique) le 13 novembre 1996. Après des études secondaires écourtées par une grave maladie au lycée de Lons-le-Saunier, il a entamé à Champagnole (Jura) une carrière dans la banque qui s'achèvera en 1967 à un poste important au siège parisien de la Société Générale. Parallèlement, il ne cessera pas d'écrire, jalonnant ses divers séjours professionnels de recueils de poèmes.
En 1928, dans La Poèmeraie de Belle Frise, une plaquette collective imprimée à Champagnole, il publie cinq poèmes sous le titre de Fantaisies et un premier pseudonyme de Louis BEYHEL. On le retrouve ensuite à Châteaubriant et à Rennes  où en 1933 il épouse Jeanne BREMAUD, une nazairienne qui lui donnera quatre fils.  C'est à Toulon, où il séjourne de 1935 à 1939 et se lie d'amitié avec le poète Léon Vérane, qu'il publie en 1937 sous son patronyme avec Le feu des souvenirs une soixantaine de poèmes dédiés au poète franc-comtois Alphonse Gaillard et à divers amis et écrivains ; on y trouve la nostalgie du pays comtois (il restera très attaché à la revue du même nom) mais aussi les thèmes de l'amour qui jalonneront tous ses ouvrages suivants. A Chinon (Indre-et-Loire), où il travaille de 1939 à 1948, il rencontre en 1942 René Hener avec qui il relancera à partir de juin 1946 la revue Points et Contrepoints, un temps comme rédacteur en chef, puis comme co-directeur quand la responsabilité rédactionnelle sera confiée en 1951 à Jean Loisy. La mort de René Hener marquera la fin de la revue dont le dernier numéro, hommage collectif au disparu, sera daté de décembre 1979.
A Chinon, Jacques Marlet publie deux recueils : en 1942, Les ombres et les songes qui est couronné par le prix Gabriel Vicaire 1944 de la Maison de Poésie (éd. Points et Contrepoints, Paris) et en 1946 Carrefours des cœurs. De 1948 à 1953, Jacques Marlet vit à Auxerre - c'est l'origine pour le couple d'une grande amitié avec Marie Noël - et publie en 1951 Les nuits perdues (éd. Points et Contrepoints). De la fin 1953 à 1956 on le retrouve à Valenciennes, où il rencontre le poète Roger Millet et Michel Décaudin pour lequel il participe à quelques émissions poétiques à Radio-Lille. Puis, de 1956 à 1967, il réside à Paris où il peut enfin fréquenter plus assidument quelques uns des poètes dont il a vanté le talent dans ses nombreux articles. Retiré un moment à Rennes, puis définitivement à Nantes, il donne en 1975 un nouveau recueil, Verger des rêves, où il mêle impressions océanes et souvenirs parisiens (Ed. de la Revue Moderne, Paris). A sa mort, il laisse un dernier ouvrage encore inédit, Ecume des mots et divers poèmes.
Aux noms des amis déjà cités, il faut ajouter entre autres Philippe Chabaneix, François-Paul Allibert, Vincent Muselli, Jean-Claude Renard, Maurice Courant…

Bibliographie.

POESIE :

La poèmeraie de Belle Frise, poèmes de Georges Géher, André de La Meyhre et Louis Beyhel, sur les presses de l'imprimerie D Coquet à Champagnole, le 13 juillet 1928.

Le feu des souvenirs, poèmes de Louis Beaud, imprimerie F. Cabasson, Toulon 1967.

Les ombres et les songes, poèmes de Jacques Marlet, éd. Points et Contrepoints, Paris 1943, Prix Gabriel Vicaire 1944 de la Maison de Poésie.

Carrefour des cœurs, poèmes de Jacques Marlet, collection L'arc en ciel, Tours 1945.

Les nuits perdues, poèmes de Jacques Marlet, éd. Points et Contrepoints, Paris 1951.

Verger des rêves, poèmes de Jacques Marlet, éd. de la Revue moderne, Paris 1975.

Ecume des mots, poèmes de Jacques Marlet (inédit)

ŒUVRE CRITIQUE :

Plus d'une centaine d'articles dans la revue Points et Contrepoints, dont une rubrique intitulée Les livres de poèmes et signée un moment Jean Clerval.

Plusieurs ouvrages poétiques de Jacques Marlet et une collection complète de la revue Points et Contrepoints et de ses numéros spéciaux ont été déposés par mes soins à la bibliothèque de la faculté des lettres de l'université de Nantes. On trouvera aussi les archives complètes de la revue à la bibliothèque de l'université d'Angers (http://bu.univ-angers.fr/ - dépôt de l'épouse et des enfants de René Hener).

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