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Ce recueil est né en 2008, en même temps que Tom, mon troisième petit enfant...
J'avais envoyé trois poèmes au concours organisé annuellement à Marseille par l'Association internationale des belles lettres, concours dont le grand prix consistait en l'édition d'un recueil de trente. La présidente, Solange Strimon, soutint vivement ma cause lors de la délibération du jury et je lui dois la reconnaissance d'avoir porté exceptionnellement à quarante le nombre de textes imprimés.
D'UNE SOURCE LOINTAINE.
Notre amour a coulé d'une source lointaine
dont l'inconnu souvent m'a vu désespéré
mais dont je poursuivrai une quête incertaine
sans m'arrêter jamais, trop souvent égaré.
Nous sommes-
au bord de la rivière au détour d'un chemin ?
est-
pour la première fois et prise par la main ?
Qu'importe ! réponds-
que nous marchons enfin côte à côte enlacés !
Le passé n'est plus rien quand l'avenir entraîne
les amants oublieux des chagrins effacés.
Certes ! mais je sais bien qu'au fond de ma mémoire
se cache en un naos consacré aux amours
le souvenir du jour où commença l'histoire
d'un voyage sans fin, et je cherche toujours…
NOTRE HISTOIRE
Que faisions-
sur ces chemins d'été où vibraient nos jeunesses,
de chercher dans nos yeux le bonheur, et sans cesse
d'espérer des futurs qui n'arrivèrent pas…
Que savais-
qui rêvions seul à seul d'admirables étreintes
dans le froid de nos nuits dès la lumière éteinte
quand l'autre n'était plus que vertige de soi !
L'amour de nos quinze ans garde ce goût amer
d'élans sans lendemains dont les cœurs se souviennent
comme d'instants perdus qui jamais ne reviennent,
comme un écho lointain remontant de la mer.
Maintenant apaisé, vois-
Chaque soir je retrouve au fond de ma mémoire
ces troubles envoûtants qui firent notre histoire
et vibreront en moi jusqu'à l'heure de mort.
UN JOUR NAÎTRA…
Un jour naîtra, d'un chant de tourterelle,
un jour d'amour, dans l'odeur des lilas,
un jour d'espoir, une aurore nouvelle.
Je t'attendrai… Enfin tu seras là !
Rappelle-
tu chantonnais, oh ! si, je m'en souviens,
et nous parlions : regarde cette pierre,
et cet oiseau, le voici qui revient.
D'être avec toi, sais-
quand nous marchions légers, main dans la main.
Je te disais : que faisais-
Tu demandais : où irons-
Un jour naîtra, d'un chant de tourterelle,
un jour d'amour, dans l'odeur des lilas,
un jour d'espoir, une aurore nouvelle.
Je t'attendrai… Enfin tu seras là !
Et puis un jour, la vie est ainsi faite,
tu m'as quitté, pourquoi ? je ne sais pas !
l'amour parfois connaît telle défaite…
vivre sans toi, je n'imaginais pas.
Tu m'as quitté, et cette plaie ouverte
sur mon amour jamais ne se ferma,
le temps passa sans effacer la perte…
Je me disais : un jour elle reviendra !
Un jour naîtra, d'un chant de tourterelle,
un jour d'amour, dans l'odeur des lilas,
un jour d'espoir, une aurore nouvelle.
Je t'attendrai… Enfin tu seras là !
Est-
l'étoile soudain brille au firmament !
quand tu parais, à peine je m'étonne
le temps ni d'un soupir ni d'un serment.
La vie revient, et comme une eau courante,
elle m'emporte ! et je suis dans tes bras,
la vie revient, et tu es mon amante,
qu'importe enfin ce que demain sera !
Ce jour est né, d'un chant de tourterelle,
ce jour d'amour, dans l'odeur des lilas,
ce jour d'espoir, cette aurore nouvelle.
Je t'attendais… Désormais, tu es là !
D'AMOUR ET DE HASARD
Ne cherche plus à deviner sans cesse
de notre amour le pourquoi, le comment,
le poids secret d'un mot, d'une caresse
ou si nous aurions pu vivre autrement.
Nous sommes tous des êtres de hasard
nés d'un désir soudain, d'une tocade,
morts d'un regard échangé quelque part,
homme ou taureau, au heurt de l'estocade.
Le temps distille à chaque instant qui passe
l'inévitable cours de nos chemins.
Le seul cadeau que l'avenir nous fasse
est de rêver sans fin nos lendemains.
Et pour deux amants qui parfois découvrent
au jardin d'Eden le goût du bonheur
combien en faut-
l'être aimé flottant sur l'eau d'Elseneur ?
Non ! laisse-
reviens bientôt dormir tout contre moi,
n'attends pas trop, le temps déjà nous presse
qui lentement érode notre émoi.
RÊVER LA VIE.
La vie est ce vaisseau qui nous mène sans fin
sur des flots agités vers un nouveau rivage
où nos cœurs égarés se rejoignent enfin
quand nos corps fatigués s'allongent sur la plage.
Lors, la main dans la main et les yeux pleins de ciel,
nous attendons des dieux le nirvana entier
tandis que coule en nous ce sang au goût de miel
que l'amour sait si bien chaque instant distiller.
Rêver la vie vers toi m'entraîne
sur les chemins d'un autre part.
D'autres fois dans la neige en suivant le trappeur,
noyés jusqu'aux genoux par la froide poussière,
nous marchons côte à côte éprouvés de bonheur
et je bois à ta lèvre un flocon de rivière.
Ailleurs, dans la fraîcheur des brumes matinales,
nous montons à pas lents et cent fois arrêtés
de quelque Solutré les pentes infernales,
riant de nos soucis mot à mot racontés.
Rêver la vie vers toi m'entraîne
sur les chemins d'un autre part.
Irons-
garda longtemps Ulysse à son charme enlacé,
ou dans cette île encore où d'Ariane la belle
se déroula jadis le fil ensorcelé ?
De nos rêves mêlés au cours de nos errances,
au bout de tant de jours en ayant fait le tour,
nous reviendrons du monde et de nos espérances
un peu désabusés de tout hormis d'amour.
Rêver la vie vers toi m'entraîne
sur les chemins d'un autre part.
Jetterons-
en quelque endroit secret de nous seuls reconnu
où tu pourras enfin, Toi ! fée initiatrice,
m'enfermer à jamais dans tes bras retenu ?
Certes nous serons las, mais nous saurons sans cesse
au long des jours d'hiver, de printemps ou d'été
garder de nos émois l'insolente jeunesse
qui donne aux vieux amants un droit d'éternité.
Rêver la vie vers toi m'entraîne
sur les chemins d'un autre part
VOUS
Vous êtes la beauté, la grâce, la douceur,
le désespoir parfois, et souvent l'espérance,
le hasard, le destin, vous êtes l'âme sœur,
l'alter ego gravé d'intime différence ;
sur mes chemins d'errance un port tant attendu,
un cri dans le silence, une joie éprouvée,
l'écho dans le lointain d'un appel entendu,
mon autre demi-
Dame de ma pensée au profond de mes nuits
et tout au long des jours à chaque instant qui passe,
et toujours et partout votre image me suit,
et j'espère impatient sans que rien ne me lasse.
Vous êtes l'inconnu, la fin, l'éternité,
le désir relevé d'indicible innocence,
le rêve inaccompli, l'âpre réalité,
l'îlot secret perdu d'un océan immense.
Vous êtes la Vestale au temple inhabité,
entretenant le feu d'un dieu que je jalouse,
le symbole éclatant d'extrême pureté
que je voudrais pourtant en maîtresse, en épouse.
Pour l'athée insouciant, sans foi ni dieu ni maître,
vous êtes la divine image de vertu,
et j'attends en tremblant que vous vouliez permettre
qu'à vos pieds, prosterné, enfin je dise tu.
ERRANCE EROS
Au velours de ton sein je promène en silence
un doigt voluptueux de désir alourdi
et je sens sous ta peau battre l'appel intense
d'un trouble lancinant encore inassouvi.
Tu me tournes le dos et doucement ronronnes
comme chatte au mois d'août. D'un index immoral
je gravis et dévale au fil de ta colonne
le luxurieux parcours d'un chemin vertébral.
Lentement je visite un, deux, trois monticules
que trop longtemps Vénus m'avait tenus cachés
et je cueille en passant, oh ! plaisirs majuscules !
les cadeaux embaumés des parfums du péché :
une larme de joie au penchant de ta joue,
une goutte de sueur à ta source d'émoi
comme perle d'amour sur ta peau qui se joue…
Au flacon du désir je boirai tout de toi !
La couture d'un bas ensuite je dessine,
retardant à plaisir l'instant tant attendu…
soupirs, frémissements…maintenant je devine
que de t'aimer enfin le moment est venu.
BALADES PROVENCALES
Sur le cours Mirabeau sans fin coulaient la bière,
le café, l'anisette aux tables des bistros…
Tandis que chantait l'eau des fontaines de pierre
s'ancraient nos souvenirs, je ne le sais que trop !
Parfois tu t'asseyais, de marcher un peu lasse,
sur la margelle grise et rêvais, chantonnant
tel refrain ambigu pleurant l'amour qui passe
et de la main troublait ton reflet en jouant.
Ou bien tu parodiais quelque nymphe immobile
au jardin d'Albertas où dort un long canal
et tenais aux canards quelque discours futile
sur l'incongruité de leur destin banal.
Au chemin des douaniers, en longeant la calanque,
tu levais les gabians en frappant dans tes mains
et rageais en riant contre le temps qui manque
pour bien vivre aujourd'hui entre hier et demain…
De colline en colline entre Allauch et Aubagne
nous menions farandole avec tant d'autres gens,
cueillant l'asperge verte et le thym de montagne
nous achevions trop tôt la nuit de la Saint Jean.
Dans tes yeux je cherchais à chaque fâcherie
le rituel espoir des réconciliations…
de complicité feinte en franche bouderie
chaque jour amenait son content d'émotions.
Mais nous ne savions pas en ces mois d'insouciance
vers quels chagrins amers nous conduisaient nos pas,
et tous deux enlacés nous allions sans méfiance
vers ces désillusions dont on ne revient pas !
Sur le cours Mirabeau sans fin coulent la bière,
le café, l'anisette aux tables des bistros…
Tandis que chante l'eau des fontaines de pierre
s'enfuient nos souvenirs, je ne le sais que trop !
UN AMOUR DE STATUE *
J'écarquille les yeux ! aurais-
ou vais-
La femme d'à-
l'œil rivé semble-
Avec légèreté et combien d'indolence
sur le ventre là-
chantonnant, la mutine incessamment balance
l'obsédante cheville accrochant mon regard.
Elle s'offre à mes yeux avec tant d'indécence
ayant puisé sa pose aux sources du Mépris !
Sans doute adopte-
pour tendre ce filet divin où je suis pris.
Elle ondule en silence et soulève coquine
en cadence à l'envi la courbe de ses reins
et j'allais défaillir quand enfin je devine
qu'à mon grand désespoir la mignonne est d'airain…
DUO FAUVE
Tu es la louve aux yeux de braise
souvent inquiète et cependant
à mes côtés toujours à l'aise
quand nous courons à travers champs.
Tu es le vieux loup qui me guettes
d'un œil obsédant et jaloux,
pourtant si doux quand tu t'arrêtes
pour me mordiller dans le cou.
Nous sommes ces deux loups sauvages
qu'on voit passer silencieux,
par les forêts et les bocages
en longs chasseurs audacieux..
Tu es la douce tourterelle
au cou barré d'un fin collier,
l'oiseau du matin qui m'éveilles
en roucoulant dans mon hallier.
Tu es l'épervier trop fidèle
qui viens te percher sur mon lit,
me regarder quand je sommeille
ou me déranger quand je lis.
Nous sommes ces oiseaux sauvages
qu'on voit voler silencieux,
qui n'ont jamais voulu de cage
même pour s'enfermer à deux.
Tu es la chatte qui ronronnes
en te frottant à mes mollets,
petit félin qui t'abandonnes
quand je te donne un peu de lait.
Tu es le gros matou qui grognes
quand on m'approche un peu trop près
ou qu'un jeune minet me lorgne,
tu es un fauve, un chat haret.
Nous sommes ces deux chats sauvages
qu'on voit rôder silencieux,
sur tous les toits du voisinage
frotti-
Tu es la truite dure à suivre,
glissant soudain pour te cacher,
tu es l'éclair, tu es la vouivre
tapie à l'ombre du rocher.
Tu es le brochet solitaire,
le long chasseur impénitent,
le prédateur qui dans l'eau claire
me suis sans fin avidement.
Nous sommes ces poissons sauvages
qu'on voit nager silencieux
dans l'eau noire des jours d'orage
ou dans les reflets d'un ciel bleu.
Tu es la sirène impudique
qui viens flotter dans mes regrets
et me bercer de ta musique
qui trahit mes désirs secrets.
Tu es le poète impudique,
le baladin de mes secrets,
le magicien dont la musique
chante l'espoir et les regrets.
Nous sommes ces amants terribles
qu'on voit passer silencieux,
qu'un dieu malin a pris pour cibles
pour mieux nous enchaîner à deux.
LA FUGITIVE
Tu es la fulgurante et à la fois obscure
comète traversant le ciel de mes seize ans
me fouettant au passage avec ta chevelure
pour mieux graver en moi ma vocation d'amant
Tu es l'évanescente un instant amoureuse
qui d'un regard figea à jamais mon destin
en un marbre immobile, une statue heureuse
de guetter ton retour à l'horizon lointain.
Tu es la trop distante idole que vénère,
dans son noir ermitage, en espoir confiné
de sentir à nouveau ton parfum délétère,
celui qu'un seul baiser a jadis condamné.
Tu es la solitaire ô combien ténébreuse
qui renversa ma vie à l'orée de mes jours
en un vol météore en la vallée ombreuse
où s'arrêta le temps. Je te cherche toujours.
AU FIL DES NUITS.
Ta robe abandonnée au vide de la nuit
flottait au vent léger du souffle de nos rêves
et ton soupir parfois ponctuait d'une trêve
le cours silencieux de ce temps qui s'enfuit.
Au jeu de la mémoire en comptant un à un
tes bijoux déposés au noir de la console
je revivais cent fois avant qu'ils ne s'envolent
nos élans inouïs, nos joies et nos chagrins.
Le parfum de ta peau au creux du lit tenait
mon désir enchaîné au pli de ton aisselle.
Bourlingueur assoupi sur des terres nouvelles
je jetais l'ancre enfin et je t'appartenais.
Quand le matin venait tes deux mains s'accrochaient
pour une ultime étreinte aux barreaux du lit cage;
puisqu'il fallait partir tu suppliais : sois sage !
mais l'éclat de tes yeux disait que tu mentais…
Puis le temps a passé et l'écume des jours
toujours revient marquer au môle de mes peines
le lancinant ressac qui peu à peu m'entraîne
à dévider sans fin le fil de nos amours.
AU FIL TENU DU TEMPS…
Au fil ténu du temps quand passent les silences
planant sur nos regrets comme de lents oiseaux,
quand remontent en nous les souvenirs d'enfance
dont peu à peu les jours démêlent les réseaux,
quand l'alambic ensoi intimement distille
le poison préféré où s'épuisent nos cœurs,
quand d'un amour perdu ou d'un désir futile
renaissent tout à coup la joie et les douleurs,
quand d'un secret lointain implose l'évidence,
submergeant le passé d'un insoumis report,
qu'un incessant ressac au musoir d'innocence
cent fois revient buter aux marches du remord,
quand nous baissons les yeux, fouettés du vent du large,
tendus jusqu'à céder sous le froid des embruns,
cherchant obstinément à lire dans la marge
ce qu'y écrit l'espoir sur nos peaux de chagrin,
quand le poids du hasard en notre cœur imprime
malheur, bonheur, passion ou ennui tour à tour,
nous découvrons enfin la vanité sublime
de ce combat perdu sitôt le premier jour.
EN D'AUTRES VIES.
J'ai tant relu ma vie et tant chassé de peurs,
tant cherché en autrui un écho de moi-
tant conservé en moi de mes chers visiteurs,
et tant laissé en toi de sensations que j'aime
Tout ce dont je savais l'odeur et la saveur
comme en surimpression se marque de l'atteinte
de souvenirs surgis de quelque autre rêveur
et j'y recherche en vain de mon passé l'empreinte.
Parfois je vis en toi, visiteur de l'amante,
pris d'un émoi profond que je veux maîtriser,
dans ton regard tendu, frémissant d'une attente,
levé vers moi, penché, implorant un baiser.
Ailleurs je suis ce lynx épiant dans la clairière
le lièvre bondissant, tremblant, inquiet de vivre,
saisi à l'instant où l'effroi le change en pierre,
et le goût chaud du sang passionnément m'enivre.
Epervier, longuement dans les courants je songe,
goûtant voluptueux la caresse du vent,
puis soudain alerté dans l'air durci je plonge
l'œil rivé sur ma proie et la serre en avant.
Quand près de toi enfin tendrement je m'éveille,
le cœur battant, tendu, dans le petit matin
je revis longuement tandis que tu sommeilles
l'écho presque oublié déjà de cent destins.
SUR UN PORTRAIT ANTIQUE
Qui sait ? habitais-
étais-
cet éclat dans tes yeux venait-
ou d'un cruel acide qui fait surgir un pleur ?
Ce que tu écrivais sur ta plaque de cire,
mots d'amitié, chagrin, désir ou même pire
au stylet sur ta lèvre un instant suspendu
qui donc a pu le lire ? a-
Cette beauté qui fut la tienne, une autre fois
en d'autres lieux, se pourrait-
un jour enfin sous d'autres cieux, que près de moi,
le cœur battant, être de chair tu redeviennes
pour brûler des frissons d'antan ? Je me demande
en te fixant quel fut ensuite ton destin ?
à qui écrivais-
les mots et les baisers de quelque amant lointain…
Et quand tu écoutais, attentive, inquiète
de la sourde clepsydre la nuit goutter l'eau
craignais-
à l'imprévu, un peu trop vite, un peu trop tôt ?
Oui mais pourtant vois-
revenait tour à tour en un suprême honneur
d'effacer à jamais du destin les contraintes
et de faire outre-
Et puisqu'il faudra bien hélas que je rejoigne
un jour proche ou lointain ton étrange univers
j'aimerais tant alors que parfois l'on témoigne
de mes bonheurs, de mes amours et de mes vers,
que comme toi toujours un peu de moi survive
même diffus, même ignoré, même inconnu,
un souvenir infime, et que jamais n'arrive
l'oubli désespérant quand je ne serai plus.
INVITATION
Aimerais-
Viens nous aurons des ailes
pour accrocher les vents
sur les toits argentés,
les jardins, les ruelles
où se cache le temps.
Si tu veux t'en aller,
te sauver, faire la belle
ou bien foutre le camp
on the road et Jacker :
viens, nous avons le temps.
Préfères-
que nous avons des ailes
pour accrocher le temps
aux soupçons du passé,
au dos des hirondelles,
aux dérives du vent ?
Es-
Je connais un jardin
où les bancs sont propices
aux propos détachés,
confidences complices
ou discours anodins.
Aimerais-
Je sais une guinguette
où des airs d'autrefois
ne cessent de valser,
où jamais ne s'arrête
la douceur d'être soi !
Préfères-
vers le large ou chancellent
loin des rives du temps
vele inalberte
que chahute le vent ?
Aimerais-
Viens ! je connais des rues
où l'odeur des jasmins
saura nous entraîner
vers des îles perdues
à l'orée des lointains.
Et si tu veux dormir…
il reste mon épaule
où poser tes chagrins,
tes joies et tes soupirs…
Je connais bien mon rôle :
je suis un vieux marin !
* Ce poème a été inspiré par "La lectrice", une sculpture
d'Arlette Renaudin, artiste dijonaise à qui il est dédié.
Visitez son site: http://www.arlette-